Wachau

Si un prix devait être décerné pour la poésie des appellations, il devrait sans conteste être attribué à la fédération Vinea Wachau, qui regroupe environ 85% des exploitants de cette région. En effet, les vins légers et dansants, de seulement 11,5%/vol. d’alcool, sont vendus sous la dénomination «steinfeder» (plume de pierre) qui tient son nom du «federgras» qui pousse ici sur les coteaux. Les vins classiques de max. 12,5%/vol. s’appellent «federspiel» dont le nom provient du terme utilisé pour retenir l’oiseau de proie dans l’ancien art de la fauconnerie. Enfin les meilleurs crus se nomment «smaragd» (émeraude) en rapport au lézard vert, qui vit dans les murs de pierres sèches chauds qui bordent les terrasses où poussent les vignes. Les règles strictes qui entourent cette dénomination interdisent toute chaptalisation et les vins doivent être vinifiés secs, sans élevage, dans des petits fûts de chêne.

Une région de vin blanc

Avec seulement 1'350 hectares, la Wachau fait partie des plus petits vignobles de la Niederösterreich, mais est, sans doute, celui qui bénéficie du plus de prestige, surtout grâce au Riesling et au Grüner Veltliner. Bien que les Romains aient pratiqué ici une activité vinicole, les premières écritures attestant de l’existence de vignes dans cette région remontent à 830 apr. J.C., au temps des Carolingiens. Plus tard, mais déjà au Moyen-Âge, la renommée de ces vins franchit les frontières de l’Autriche contemporaine. De nos jours, les vignes parsèment les bords du fleuve sur une trentaine de kilomètres entre les monastères bénédictins de Melk et de Göttweig.

Les microterroirs font la différence.

Le caractère individuel des vins est dû à la grande variété des sols. Dans les terrasses en hauteur, les vignes poussent dans des roches primitives de gneiss, alors qu’en contrebas, elles s’enracinent plutôt dans du lœss mêlé de sable et de gravier. Les conditions climatologiques sont tout aussi complexes, avec une influence variable des masses d’air froid de l’ouest, et celles chaudes des plaines pannoniennes à l’est. Les vents descendants froids, l’influence radoucissante du fleuve et  les énormes mûrs en pierre sèche, accumulant la chaleur, ont chacun une influence sur les microclimats. Enfin, les différences d’altimétrie jouent également un rôle, les vignobles se situant entre 250 et 450 mètres d’altitude.